Avocat Droit administratif à Arras suspension d'une sanction disciplinaire en référé

Suspension d’une sanction disciplinaire d’exclusion de deux ans en référé: Il appartient à l’autorité disciplinaire d’établir les griefs qu’elle reproche à l’agent.

Suspension en référé d’une sanction d’exclusion de deux ans

Suspension d’une sanction disciplinaire par le cabinet – Tribunal administratif de Lille – référé – ordonnance du 4 avril 2022 N°2202033

« Le moyen tiré de ce que la décision de sanction repose sur des faits dont la matérialité n’est pas établie parait de nature à créer un doute sérieux quant à la légalité » d’une sanction disciplinaire et justifier la suspension d’une sanction disciplinaire d’exclusion de deux ans dans l’attente du recours au fond.

De manière générale, il y a faute disciplinaire lorsque le comportement de l’agent entrave le bon fonctionnement du service.

Ainsi comme l’exige le juge administratif  » l’autorité disciplinaire doit rassembler suffisamment d’éléments pour apporter la preuve qu’une faute a été commise par l’agent « (CE, 08 juillet 1966).

La charge de la preuve de l’existence d’une faute disciplinaire incombe à l’employeur (CAA Nantes, 04 octobre 2002, n°01NT00267 ; CAA Marseille, 26 octobre 2018, n°17MA01401).

L’autorité disciplinaire doit établir les faits sur le fondement desquels elle inflige une sanction disciplinaire à un agent.

Si la sanction disciplinaire ne repose sur aucun élément matériel pour légalement en constituer le fondement, la sanction est illégale (voir en ce sens : CAA Marseille, 26 octobre 2018, n°17MA01401).

L’absence de preuve quant à la réalité des faits peut créer un doute sérieux quant à la légalité de la décision. Cela permet d’obtenir la suspension de la sanction disciplinaire en référé.

Quid du référé en fonction publique pour obtenir la suspension d’une sanction disciplinaire ?

Deux autres conditions sont nécessaires pour obtenir la suspension d’une sanction disciplinaire  :

  • Le dépôt d’un recours au fond
  • Une situation d’urgence

La notion d’urgence trouve particulièrement à s’appliquer en matière de fonction publique.

La jurisprudence précise régulièrement cette notion. Il y a urgence si l’exécution de la décision «porte atteinte de manière suffisamment grave et immédiate à un intérêt public, à la situation du requérant, ou aux intérêts qu’il entend défendre» (CE, 14 mars 2001, Ameur, n°229773).

Dés lors, l’urgence s’apprécie compte tenu des circonstances de l’espèce.

Le juge des référés retient une situation d’urgence si :

  • l’exécution de la décision affecte gravement le fonctionnement du service ou,
  • l’exécution de la décision affecte gravement les intérêts du fonctionnaire.

Tel est le cas en cas de perte de rémunération liée à une mesure d’éviction du service1.

Sui vous remplissez ces conditions vous pouvez solliciter la suspension d’une décision de sanction disciplinaire.

Retrouvez notre expertise en droit de la fonction publique.

  1. CE, 24 juillet 2009, n° 325638 ; CE, 22 juin 2001, n°234434 ↩︎

Pour plus d’informations, contactez le cabinet qui saura vous éclairer sur vos droits et obligations.

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